Pascal THOMAS
Article paru dans le Journal de l'île de la Réunion
L'Aéroclub de la Réunion, nouveau venu dans le ciel réunionnais, par ALAIN DUPUIS
AVIATION LÉGÈRE. Événement dans le domaine de l'aviation légère, l'Aéroclub de la Réunion vient de déployer ses ailes. Fondé par neuf anciens membres de l'aéroclub Roland-Garros, il a pris provisoirement ses quartiers à Pierrefonds avec son Cessna 172M mais a entamé des démarches pour s'installer à Gillot.

Les neuf membres fondateurs de l’Aéro-club de la Réunion devant le Cessna 172M (photos A.D.).
Depuis la création en 1933 de l'Aéroclub Roland-Garros, le plus ancien de La Réunion, peu d'aéro-clubs sont venus compléter la liste que ce soit à Gillot ou à Pierrefonds. Neuf passionnés viennent de sauter le pas en fondant l'Aéroclub de la Réunion. «Nous sommes tous d'anciens membres de l'aéroclub Roland-Garros, explique le président Pierre Romani. Au sein de ce club nous étions confrontés à un manque de disponibilité d'avions. Roland-Garros n'aligne plus pour l'instant qu'un seul appareil en état de vol un biplace Robin. Nous avions du mal à assouvir notre envie de voler. Avant de lancer notre propre club, nous avons essayé en vain de changer les choses en interne. Dans le Nord où nous sommes tous installés, il y a une forte demande mais une offre insuffisante en matière d'aviation légère. Nous nous sommes donc jetés à l'eau. » Le 14 décembre 2017, une assemblée générale officialise la création de l'Aéroclub de la Réunion. « Étrangement, ce nom n'a jamais été utilisé par les clubs qui se sont formés au fil des décennies », souligne Pierre Romani.
UN PREMIER CESSNA ACHETÉ EN MÉTROPOLE
Le tout nouvel aéro-club se remet à la recherche d'un avion. « Nous avons trouvé à Cosne-sur-Loire en métropole un Cessna 172M », confie François Chalaye. Avec Valérie Brumaire, il aura la charge de l'instruction au sein de l'Aéroclub de la Réunion. Avec 7 000 h de vol dans son carnet dont 4 000 h d'instruction et une centaine de pilotes formés, Valérie Brumaire affiche déjà une solide expérience acquise dans notre île au sein d'Air Evasion aux commandes d'un Maule mais aussi aux Etats-Unis où elle a passé une qualification sur ATR 42 et 72, à Tahiti et à Cannes avant un retour à la Réunion comme instructeur à l'aéroclub Roland Garros. François Chalaye aligne lui 20 000 h de vol sur avions, hydravions, ULM dont 10 000 h comme instructeur dont une partie à l'aéroclub Roland-Garros. « Ce Cessna 172M a été construit en 1975 par Reims Aviation, poursuit François Chalaye. Son dernier propriétaire était un Américain installé en France. C'est lui qui a donné ce nom de Daffy 2 « Thats all Folks » que nous avons conservé. L'appareil était en parfait état. Reims Aviation qui effectuait l'assemblage d'appareils venus des États-Unis appliquait un traitement particulièrement efficace contre la corrosion. La cellule est certifiée pour 30 000 h de vol et notre Cessna n'en a que 4 000 h. Sur les 2 000 h de potentiel du moteur il en reste 1600 h et nous venons de faire l'acquisition d'une hélice neuve. »

François Chalaye et Valérie Brumaire les deux pilotes instructeurs de l’Aéro-club de la Réunion
L'Aéro-club de la Réunion investit 55 000 euros dans l'acquisition du F.BXZQ. Soigneusement démonté, placé dans un conteneur, le Cessna 172M arrive le 14 février dernier à la Réunion. Deux mécaniciens en assurent le remontage sur l'aéroport de Pierrefonds dans un hangar mis à disposition du club. En mars 2018, le Cessna 172M effectue son premier vol dans le ciel de la Réunion au départ de l'aéroport du Sud.
OBJECTIF GILLOT
« Notre objectif est maintenant de nous installer à Gillot » , indique Pierre Romani. « Le 11 avril nous y sommes posés pour la première fois mais ce n'était qu'un touch and go. Nous avons entamé les démarches pour nous installer dans la zone d'aviation générale. Nous souhaitons bénéficier comme l'aéroclub Roland Garros d'une autorisation d'occupation temporaire. A Gillot, il y a de la place pour tout le monde alors qu'à Pierrefonds l'offre est déjà conséquente. La Direction régionale de l'aviation civile soutient notre projet. Tant que nous n'aurons pas le feu vert de la société aéroportuaire nous ne pourrons pas démarrer notre activité. Aujourd'hui quand nous nous posons à Gillot nous sommes considérés comme un avion en escale ce qui nous oblige à passer par le circuit de l'aéroport. » - de La Réunion espère que les choses se dé- bloqueront rapidement d'autant qu'il a lancé la prospection pour l'achat d'un deuxième appareil. Il a entrepris les démarches pour devenir organisme de formation approuvée dans le cadre européen ATO (approved training organisation). Outre la formation de pilotes, le club a l'intention de former un mécanicien avion. « Nous allons également nous rapprocher des Ailes du sourire pour faire voler des jeunes et nous inscrire dans le processus du brevet d'initiation aéronautique », indique Pierre Romani.

Ce Cessna 172M devrait être rejoint dans un proche avenir par une seconde machine.